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« J’ai appris avec beaucoup de peine que tu n’as pu sauver ce qu’il restait de l’Empire d’Octave, détruit par le puissant Sultan Spikelor. Je sais que tu as cherché et cherché les secrets et vestiges de ce que ton père avait jalousement gardé en Egypte, mais en vain. Tu n’es pas sans savoir que j’ai écumé les forêts autrichiennes à la recherche de la descendance de ce Thorolf le Germain, homme puissant et mystérieux de notre longue lignée
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Je n’y ai trouvé que la mort et le froid. Notre nom est maudit parmi ces terres et nous ne faisons plus que survivre misérablement. Nulle trace de la prestigieuse force des Azildur, juste des rats qui survivent dans les égouts. On parle de nous comme des démons assoiffés de sang venus des grandes steppes orientales, mais je ne saurai te dire d’où vient cette méprise
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C’est la sixième fois que je relis cette lettre. Toutes ces heures noires pour notre famille, et seul l’échec en bout de course. Tommaso avait été attrapé et pendu en Italie avant de pouvoir rejoindre Saumur et donc prévenir Baybars des éventuels indices trouvés. Emma avait réussi à rejoindre Ibn Khaldoum, oui. Qu’il l’avait faite esclave dès lors que Baybars avait disparu.
Mais ce même Baybars, en quittant les rivages de l’Espagne, était passé par le feu et la mort. Par la désolation et les ténèbres. Par le sang et la sueur. Mais jamais il n’avait été battu ou attrapé, se déplaçant comme le vent sur les plaines, rapidement et avec force. Il avait parcouru les dunes infinies du désert brûlant et contemplé les rifts d’Afrique. Il avait vu le bout de la Terre et était revenu, passant par les esclavagistes d’Orient. Il avait chevauché, inlassablement, à la recherche de cette vérité.
Lui avait compris que notre destin ne s’était pas joué en Italie, ou en France. Non, Octave de Venise nous avait tous envoyés sur une piste imaginaire. Car c’était en Orient que se jouait notre destin. Deux frères. Octave de Venise, Philippe de Gotland. Et seul Baybars avait compris que c’était le troisième frère, celui dont on n’avait jamais entendu parler qui avait reçu l’héritage de son aîné, le Doge de Venise. Ce simple Octar, qu’on ne voyait en Europe que comme Roi des Huns, mais qu’on voyait dans le monde oriental comme un Empereur, Dieu vivant. Celui que tous les livres d’histoires désignaient comme un barbare sanguinaire et sans la moindre intelligence. Qui était en fait le dépositaire de l’héritage. Et du Secret.
Une folie de Tommaso qui était passé devant la vérité sans jamais se douter qu’il se trompait lourdement. Octave avait envoyé à son frère Octar tout ce qu’il savait, sa fin approchant. Son frère Philippe de Scandinavie n’avait jamais rien su de tout ceci, donnant naissance à une dynastie qui était appelé à régner uniquement sur les terres le plus nordiques, aux exceptions de Cinaed Mac Dougal et Brian Boru d’Irlande. Et pourtant, comment passer à côté ?
La lignée italienne n’avait pas perduré. Remplacée par les origines germaines de notre famille. Et pourtant, pourtant, Tommaso n’avait pas compris que notre famille venait désormais d’Orient. Octave le Byzantin, de Tripoli. Et Baybars lui-même, d’Egypte. Oui cher père, j’ai enfin compris la vérité. Je ne descends pas d’Octave, nous ne descendons pas d’Octave mais d’Octar, le Roi des Huns. Et ça, Baybars est allé le chercher dans l’enfer des steppes mongoles. Remportant tous les secrets des deux frères assemblés dans cette ville céleste qu’on appelle Samarcande.
Et il est revenu en héros en Egypte, chassant la noirceur des plaies de son pays en mettant à bas le terrible Ibn Khaldoum. Et moi, père, je n’ai jamais eu la chance de le voir. Tu n’auras été pour moi que Baybars le Sultan d’Egypte, vivant pour sa famille et pour la paix. Je n’ai su tout ça qu’à ta mort. Et aujourd’hui, plus rien ne peut me retirer cette douleur.
C’est pour cela que j’ai ramassé tous tes papiers et que je suis partie, arpentant sans cesse les pays de sable et de Soleil, cherchant avidement les meilleurs lieutenants et les plus fidèles capitaines. Je suis partie, avec la lettre de Tommaso à travers les pays d’Europe, compagnie bigarrée sonnant de castel en castel, l’air se rafraîchissant sans cesse. J’ai traversé les plaines d’Italie, trouvant Niccolo di Bernardo dei Machiavegli, le petit neveu de Tommaso. J’ai traversé les Alpes et les pays suisses pour arriver en Bavière où j’ai retrouvé celui qui se fait appeler Le Fils du Germanique, qui n’est autre que Louis, fils d’Octave de Thuringe. Enfin, j’ai retrouvé un certain Thorolf, maître d’Hanovre, qui m’a ouvert grand sa maison. Il est le dernier représentant des Azildur de Scandinavie en Europe, me confiant que le reste de sa famille a préféré abandonner à jamais les terres vertes au profit des combats sanglants et éternels des plaines de Norvège, au blason rouge d’Oktavus de Sademe.
Tous sont jeunes, autant que je le suis. Tous sont excellents dans leur domaine de compétence. Et dans chacun d’entre eux coule le sang des Azildur. Le sang des trois frères est désormais réuni. C’est de ces hommes dont j’ai besoin pour vaincre et réaliser les rêves du Grand Doge. Cher père, je sais que tu me regardes de là haut.
J’achèverai ce que tu as entrepris. Et tous se prosterneront devant l’Aigle d’Or. Père, permet moi de dresser notre étendard, celui des descendants d'Octar, haut sur les remparts d’Hanovre, celui de l’Empire ilkhanide.
Dernière modification par Azildur (27/10/2013 16:00:30)
Arda para subire, brûle de t'élever
