Montées de Savoy, les troupes menées par Guronce avaient facilement occupé la fertile Switzerland. Habitués à la montagne, les soldats n'avaient pas eu de peine à s'adapter à l'altitude et à la montagne. Le massacre de six-cent soixante paysans n'avait pas ému outre-mesure les soldats, pourtant une autre inquiétude s'était emparée de l'armée à mesure que les jours passaient :
Pourquoi étaient-ils si nombreux alors que la province de Switzerland était à peine défendue ? Pourquoi surtout ne pas avoir pris la route, plus logique, des verdoyantes provinces italiennes, et prendre cette route nordique ?
Guronce n'avait pour l'instant pas répondu à ses hommes, et les intentions de leur prince leur restaient mystérieuses. Celui-ci d'ailleurs avait tenu à être conduit en un village reculé, où se trouvait une auberge des plus ordinaires. Guronce y entra, seul, et demeura à l'intérieur un long moment.
Lorsqu'il sortit, l'un de ses plus fidèles chevaliers murmura : "C'est donc bien là que le Reclus a été retrouvé ?"
"Chut, intima Guronce, il ne convient pas de le mentionner. Du moins, pas encore."
Le chevalier hocha la tête : "Soit, dit-il, il sera fait comme vous l'entendez.. Mais les soldats voudront bientôt savoir ce qu'ils font ici, et il faudra leur donner une réponse. L'incertitude et le doute sont les pires poisons d'une armée en campagne."
"J'en conviens, répliqua Guronce, et une réponse sera donnée. Mais uniquement lorsque le moment conviendra."
(à suivre)
Dernière modification par Guronce de Lix (02/07/2013 22:22:10)