Le seigneur Guronce accueillit la nouvelle avec recueillement et attention. Le conflit de l'est allait pouvoir trouver un terme.
Artaz, son adversaire, n'avait point démérité durant ce combat mais la chance n'avait pas été de son côté. Alors que la lutte promettait d'être rude et impitoyable, Artaz avait été dès la seconde saison confronté à une trahison interne : ses ordres n'avaient point été transmis dans les délais, et deux attaques avaient été annulées, les troupes d'Artaz restant l'arme au pied tandis que des instants décisifs se jouaient.
Guronce savait que la victoire éclair que ses troupes avaient remportée était uniquement dûe à cela. Il savait également que le seigneur Artaz ne méritait pas un sort infâmant.
Aussi, après une rencontre au sommet dans un lieu tenu secret, il fut décidé, de part et d'autre, que la fin des hostilités était la seule issue logique.
Avisant ses conseillers et ses diplomates, Guronce leur fit porter un message à toutes les têtes couronnées du Moyen-Orient.
" Que tous sachent que le conflit d'Urmia est terminé. Le seigneur Artaz a gagné le droit à la paix et à la prospérité pour son peuple, sur les terres qui lui restent. En cette campagne, les armes ont assez parlé et Artaz sera désormais protégé. Le conflit était inévitable, voulu par Kalan à cause de l'implacable logique mise dans son couronnement. Il est aujourd'hui terminé. Un jour peut-être, le fils d'Artaz vengera son père dans un combat contre le fils de Guronce. Ou peut-être nos descendants se trouveront-ils cote à cote, alliés par la plume, par l'épée et par le sang dans un combat plus difficile. Quoi qu'il en soit, cet avenir n'est pas encore, et en cette ère présente, l'heure n'est plus à la guerre entre nous. "
Mais cette paix retrouvée ne serait que de courte durée. D'autres périls menaçaient au sud, et la Justice et l'Equité devaient être défendues. D'autres alliés de Guronce avaient besoin de son aide urgente.
Une fois encore, Guronce connaissait son devoir, et il ne faiblirait pas devant celui-ci. Les tambours de guerre n'avaient pas encore fini de résonner.
