Journal de campagne : BEST3
Départ
Je suis en Nouvelle Castille.
J'ai deux voisins espagnols :
- Calydan, bien connu et estimé, adversaire ou complice de nombreuses parties, notamment sur la laborieuse BEST1 où j'avais déjà démarré à ses côtés, mais en la misérable Adiffah. En comparaison, je préfère l'Espagne . Nous convenons d'une nouvelle alliance avec une étroite coopération ; et
- Grigàn Derkel : il est novice et je viens de le tuer sur un Euro. Pas grande envie de coopérer avec lui car non content de se féloniser sur moi, il m'avait ensuite menti alors que je lui proposais la paix et un projet de coopération qui nous bénéficiait à tous deux. Gavé, je ne lui envoie pas d'ambassade : qu'il fasse comme bon lui semble. Je me débrouillerai bien s'il joue une nouvelle fois au kamikaze.
Et surtout un Africain, Aléazar en Merrakech qui va probablement tenter la remontée vers Nord, donc vers moi. Rory est son voisin en Alger, et Fullmet en Kabilya.
Pour parer à l'agression la plus certaine, je prends Talavera et la route du Sud. Pour me garantir d'une attaque de Grigàn, je démarre à la guerrière en pillant Castille à 8. De plus cela me permet de rester en paix avec Grigàn et Aléazar tout en les menacant de félonie à nos frontières.
Constitution des blocs
Aléazar monte bien au nord, en Morocco. A qui sera Andalousie ? Hmm ! Quelle est cette odeur de félonie qui plane sur Guadalquivir?
Grigàn m'envoie une déclaration de guerre dans les formes. Bis repetita non placent comme disait Loth d'Orcanie dans Kaamelott. Je vais devoir renoncer à bloquer Aléazar pour contrer Grigàn. Je ne m'inquiète pas trop : j'ai levé de meilleurs chevaliers et bien plus d'hommes que lui. Et Calydan se retrouvera à la longue impliqué à mes côtés s'il veut éviter la félonie.
Calydan est lui menacé par Rory. Rory a refusé notre offre d'alliance pourtant très amicale de saison 1.
Les Africains ont monté une alliance générale pour monter tous au nord. Admirable. Mais Rory aurait mieux fait de choisir une option différente. Entretemps, Calydan n'a aucune envie de combattre en Espagne et négocie de main de maître la paix entre Grigàn et moi.
Pour ma part, ma priorité est Aléazar qui est forcé de me foncer dessus. Et Grigàn réalise que je ne comptais pas l'agresser. De plus, mon armée plus nombreuse lui laisse peu de chance de victoire, cela alors que des terres sont disponibles en France, où Klimeros, Bricec et James se sont alliés. Il y a moyen d'y faire de belle choses, Calydan et lui décident de s'y engager.
J 'échange Castille contre Baléares pour bloquer Rory. Un partage de terres est convenu avec Grigàn que nous respecterons tous les deux. Les choses ne changeront plus beaucoup les saisons suivantes : notre alliance espagnole tient bon, Grigàn se montre correct. Et j'affronte les Africains.
A ce stade, je pense avoir tiré un ticket de parking en garage souterrain : L'Afrique est lente à conquérir en raison de son étroitesse, elle est bien peuplée, et surtout, je sais d'expérience ce qu'une union espagnole peut réaliser en France. Calydan m'a déjà fait le coup sur une euro : il avait fédéré l'Espagne de son fief français et tout emporté sur son passage. Je suis donc assez mécontent de prendre la route du sud, mais vu ma position de départ, c'était ça ou s'entretuer pour le seul gain des Africains et des Français.
La mort rôde.
Au sud, si je ne veux pas m'asphyxier d'office dans une guerre de tranchées interminable et rester toute la campagne au fond du classement, je dois absolument rendre Aléazar félon en Andalousie. La différence de renommée entre nous deux n'est pas si grande qu'il ne puisse me prendre à mon propre piège. Je continue donc à piller et à éviter les alliances. J'ai un bon atout : Aléazar est sans doute persuadé que le conflit avec Grigàn va m'éloigner de lui.
Ay, hombre! Ca a marché. Andalousie est mienne et Aléazar félon. Je le tuerai la saison suivante en Morocco.
Prochaine étape : Rory ! Celui-ci piétine toujours devant Baléares. Nos forces sont égales. Mêmes armées, mêmes nombre de terres. Ses chevaliers sont meilleurs que les miens, mais dans les couloirs du Maghreb, cela ne compte pas tellement. De mémoire, il en Cheliff et El Golea. Zirid nous sépare.
L'odeur de félonie monte plus forte que jamais car nous sommes toujours en paix.
Mais entretemps, de graves événements ont eu lieu en Espagne : Calydan se félonise sur Grigàn. La cause est un malentendu : Grigàn abandonne le plan initial, le signale tard à Calydan qui ne s'en rend pas compte. Ce malheureux événement va ruiner la campagne de Calydan. Il aurait certainement terminé encore mieux classé sans cet accident. Dès le départ, j'avais prévenu Calydan de se méfier des initiatives impromptues de Grigàn. Pourquoi dois-je toujours avoir raison ?
Je vais tirer parti du désastre : Rory m'envoie proposition d'alliance. Je devrais lâcher Calydan dont il s'occuperait et me retourner contre Grigàn. Rory est persuadé que Calydan est fini et donc convaincu que je vais accepter. J'y vois une occasion unique pour m'emparer de Zirid et faire pencher le rapport de forces de mon côté. J'accepte sa proposition : il prendra Adrar, moi Merrakech, je lui vends Baléares il me laissera Zirid, et nous partirons à la conquête de l'Espagne.
En fait, je compte trahir cet engagement pour plusieurs raisons. D'abord, je ne pense pas Calydan fini : avec de bons alliés, on se remet vite d'une félonie. Et Grigàn semble bien avoir agi par erreur : il ne désire pas tirer avantage de la mésaventure. Moi non plus : Calydan m'a fait confiance dès le début à la différence de Rory, nous avons eu trop de mal à monter l'alliance avec Grigàn pour que je la détruise sans excellente raison. Et de toute façon, toutes mes troupes sont en Afrique, les remonter au nord va prendre des plombes. Rory ne remarque pas ce dernier point ou l'ignore dans l'espoir de me voir appuyer son expansion hors d'Afrique. Fort compréhensible à mon sens : l'Afrique est une position de départ ignoble et les premiers tours y sont encore plus meurtriers qu 'ailleurs . CCA – « Ca c'est l'Afrique » comme dirait Leonardo Di Caprio dans « Blood Diamonds ».
A la résolution, vente de Baléares à Grigàn, ce qui bloquera encore longtemps Rory, et prise de Zirid. Je prendrai Marrakech la suivante. Le rapport de force est maintenant en ma faveur. Je tuerai Rory en Alger quelques saisons plus tard.
Pas particulièrement fier de ma manipulation. La seule moralité de l'affaire est d'en avoir assumé tous les risques : si Rory avait percé ma manœuvre, il m'aurait félonisé sans grand mal.
Dès lors, son seul espoir est un appui de ses alliés : Fullmet et lui échangent des troupes (pour ce que je peux en déduire des variations des effectifs ennemis), Hugues de Cyrène lui envoie des chevaliers pour me féloniser. Du coup, j'entre en guerre contre lui aussi. Par malchance, Artaz me vend une terre à l'Est cette saison et je ne réalise pas qu'il est lui aussi en guerre contre Hugues. Qui n'aura plus qu'à me la ravir aisément. Au total, cette aide me gênera mais sans jamais me menacer.
Mon vrai handicap vient de la faiblesse de mes chevaliers : je suis à la fois le seigneur aux chevaliers les plus nombreux et le général à l'état-major le plus calamiteux. Je dois gérer au plus près pour lever suffisamment d'hommes et palier ce désavantage. La coopération Rory-Fullmet semble heureusement avoir été difficile. Je ne peux en blâmer Rory : mes propres efforts de conciliation avec son compère seront un beau fiasco.Toujours est-il que Rory s'effondre brusquement : je prends Fullmet de vitesse et atteins Tunisia dont il a négligé la défense. Mais ses forces sont regroupées en Kabylia, derrière une enceinte à 5000 écus et avec des chevaliers à nouveau de beaucoup supérieurs aux miens.
Fullmet : le gond rouillé
Toutefois, pour la première fois de la campagne, j'ai un choix d'itinéraires : je ne suis plus obligé de passer sur le corps de mon ennemi pour progresser . Tunisia m'ouvre l'Italie. Allié à Fullmet, Skarn y mène une de ces diplomaties dont il a le secret et se frite avec (au moins) Saori. Je lui ai déclaré la guerre auparavant pour éviter la félonie et m'ouvrir justement une fenêtre italienne. Celle-ci s'élargit brusquement lorsque Saori démonte Skarn. Sicile et le sud restent sans défense, mais les Grecs s'engouffrent par Apulia.
Je négocie donc avec Fullmet la fin des combats. Je lui demande son soutien vers le trône en échange, et lui laisse ses terres non-défendues de Gefara et Tripolitaine. Il accepte.
Je prends Sicile. Et m'aperçois alors que Fullmet a un chevalier en Calabre. Il me bloque car nous ne sommes pas alliés. Je lui demande de le bouger. Fullmet me répond que je rêve et qu'il n'a personne en Calabria. J'hallucine complètement : soit Asterius se trompe, et je n'en comprends pas la cause ; soit Fulllmet ment si grossièrement qu'il mériterait la médaille Josef Goebbels du plus bel éléphant rose. Je lui propose de bouger son chevalier pour qu'il réapparaisse sur la carte et prouve ses dires. Il ne donne aucune suite à la demande.
Je dois alors choisir entre rebrousser chemin de Sicile et terminer l'affaire Fullmet dans le sang, ce qui ne me sourit guère car la chose sera longue, couteuse et m'apportera peu de terres en comparaison d'une aventure en Italie et Grèce vers lesquelles je regarde avec envie.
J'envoie un message pour me concerter avec Saori. Elle n'y répond pas. Et Spikelor me contacte dans la foulée avec des propositions de paix : je lui ai déclaré la guerre à lui et Montloup pour pénétrer en Italie. Lui me propose la paix pour me concentrer sur Bricec en France. J'accepte car je suis de toute façon bloqué par Fullmet auquel j'hésite toujours à déclarer la guerre.
Je reste donc en guerre contre le seul Bricec en France, bien loin de mes bases. J'y avais été impliqué lorsque Grigàn m'avait donné Limousin plusieurs saisons auparavant. Mon action y avait été minime jusqu'alors en raison de la faiblesse de mes chevaliers sur place.
La France
Cette guerre unique en France va me permettre d'enrichir mes terres et de me hisser aux premières places.
Je cherche à recruter enfin de bons chevaliers. Que nenni ! Les nouveaux sont très moyens et aboutissent dans les nombreux trous du cxx de mon domaine. Un seul tombe en Limousin, Neglected Threat, qui y sera fort utile.
La France est disputée par une kyrielle de seigneurs : Grigàn et Calydan, Bricec, James, Kipite, Klimeros, Kipite, Godefroi … Klimeros fait une campagne exécrable et plombe ses alliés.
Grigàn progresse bien plus vite que je ne l'aurais pensé. Il tue même James me semble-t-il. Une alliance James-Bricec aurait dû tout défoncer sur son passage, mais un hic a dû se produire pendant mon séjour africain – durant lequel je ne fais guère attention aux événements du Nord. Bricec lui-même semble assez absent – pris par ses études à ce moment je suppose. Le tout profite à Grigàn qui en conçoit des espoirs de conquêtes anglaises, et plus accessoirement à Calydan.
Pour ma part, je m'attends à un retour de balancier car je trouve l'Amiral bien en dessous de son niveau habituel.A lire les autres CR, je vois que ma perception est différente de la majorité, mais franchement : passage d'ordres à la va-vite 5 minutes avant le tour, ça ne lui ressemble pas, mes médiocres chevaliers étaient facilement immobilisés par des attaques bloquantes, Calydan occupé par Kipite, et Grigàn est aussi confronté à Korna, sans oublier son manque d'expérience et son emportement par une fougue dont il est la première victime.
A partir de Limousin, je vais conquérir par chance quelques domaines supplémentaires. Je dis par chance car mes chevaliers sont fort modestes (deux 60 avant l'arrivée de Neglected Threat à 90). Ils ont le mérite d'être là car Bricec manque lui aussi d'officiers. Surtout, je joue après lui. Je parviens ainsi à prendre Auvergne et Orléans. Poitou reste au moins deux saisons à Bricec alors qu'il n'est pas défendu et que je pourrais le prendre facilement: Grigàn me dit à chaque fois vouloir l'attaquer et n'en fait rien. Je préfère ne pas chercher à comprendre pourquoi, alors que je lui proposais de lui revendre la terre dans la foulée. Nous nous échangeons des hommes régulièrement, Grigàn étant fort généreux en la matière, il faut lui rendre justice sur ce point.
Saori
Ce faisant, Saori écrase les Grecs. Elle a énormément de perspectives et des alliés qui l'appuient à fond. Sans oublier sa victoire à la joute royale.
J'ai pour ma part fort peu de terres à ma portée : bloqué en Italie par Fullmet et limité en France par mes trois pauvres chevaliers.Je dois absolument me désenclaver et la contrer.
Bricec
Intervient Bricec. Il est pris en tenaille entre les Espagnols et le bloc de Saori. Il nous propose à nous Espagnols la paix. Il dit vouloir s'en prendre à Saori, mais sans forcément m'aider à monter sur le trône. J'ai le sentiment qu'il veut jouer à l'équilibriste entre nous deux. Comme souvent, il est difficile de cerner ses intentions exactes. Il vise évidemment la couronne, et a intérêt à me lancer contre Saori pendant que lui gagne en renommée. Avec un joueur aussi fin, inutile de finasser, et je le lui écris comme je le pense. Il m'affirme ne pas avoir le potentiel de terres pour viser la victoire par renommée et avance un bon argument : la logique du BEST pousse à finir bien classé, donc à éviter les risques. Bon point : je me suis inscris sur la BEST faute d'Europe standard et ne joue pas dans la logique de la partie, je le reconnais. Que lui la joue ainsi, c'est évident.
De toute façon, il a raison : mon adversaire est Saori, pas lui. Mais lui seul est à ma portée. Quel est mon choix ? Toujours très directement, je lui expose le problème. Il me provoque alors poliment : un seigneur tel que moi qui suis parvenu à m'étendre de la France à l'Italie doit bien pouvoir trouver un moyen de confronter son principal adversaire. Kipite serait certainement très heureux de coopérer avec moi contre Saori par exemple !
Tours de force et difficultés diplomatiques
Sincère ou non, le compliment de Bricec me touche.
Et le défi est beau à relever.
Je lance donc une offensive diplomatique d'une ampleur qui dépasse tout ce que j'ai jamais négocié sur GP jusqu'à présent.
Je contacte Kipite. Il est en guerre avec Calydan et Grigàn, allié de la première heure à Bricec, allié aussi aux Grecs et à Fullmet. Nous avons heureusement toujours été neutres entre nous deux. Le courant passe bien. Oui, il est d'accord pour la paix avec mes alliés espagnols et pour coopérer avec Saori. Il réclame cependant une terre de repli. Cela m'arrange peu car je vise la victoire par conquête. Je trouve un compromis : il aura Malte et me vendra Ligurie s'il parvient à la prendre, ainsi que ses autres conquêtes éventuelles. Je lui promets aide efficace et soutien sans faille. J'aurai ainsi un bras armé à portée de Saori et pourrai m'étendre par son intermédiaire.
Informé par moi de mon arrangement avec lui, Spikelor et ses amis grecs me mettent fortement en garde : Kipite est l'âme damnée de Bricec, il lui répétera tout, on ne peut lui faire confiance. Kipite m'a en effet averti qu'il tiendrait l'Amiral au courant de nos discussions. Je suis cependant porté à lui faire confiance : je n'ai pas le choix si je veux contrer Saori. Si Kipite compte me trahir, tant pis. Lorsqu'on vise la première place, on prend des risques ou on reste en pantoufles au coin du feu.
Cela ne me suffit pas : pour limer les dents de Bricec, je voudrais faire sauter son alliance avec Kipite. Bricec est d'habitude si fin diplomate qu'il conserve ses alliés souvent même lorsque leur propre intérêt devrait les pousser à l'affronter et qu'il se prépare lui-même à les manger cru. Alors, comment casser son union sacrée avec Kipite ? J'avance une raison fort sensée : nous aurons besoin de progresser sur ses terres pour l'appuyer contre Saori. Vérité pure et irréfutable. Je précise que nous n'en profiterons pas pour attaquer Bricec. Vrai aussi. Ca marche. Kipite accepte. Olé !
Je contacte aussi les Grecs. Ils affrontent Saori et son clan dans une macédoine yougoslave absolument effrayante.
Sans me perdre dans les détails de leur corps-à-corps meurtrier, je propose à Spikelor plus que la paix que nous venons de conclure : une alliance et un appui ferme et décidé contre Saori. Je leur fournirai hommes et chevaliers.La chose se conclut : Spikelor, Hugues de Cyrène, Montloup et Milam se rangent à mes côtés et m'appuieront avec un enthousiasme qui rendra un peu pâle d'autres coopérations.
Ils annulent de plus leur alliance avec Bricec. Seule lui reste alliée Korna, qui n'a pas d'influence directe sur mes affaires. En un tour, j'ai cassé tout le réseau d'alliances de l'Amiral. De toutes mes parties sur GP, je n'ai vu personne réussir cela contre lui. Mais cela souligne peut-être juste le fait que ses activités IRL l'ont empêché de jouer à sa juste valeur.
Quoi qu'il en soit, mon but est toujours de conquérir des terres et de passer en Italie. Et là c'est dur.
Calabre appartient à Montloup qui oublie d'annuler son alliance avec Bricec et prend donc une saison de retard par rapport à mon accord avec ses camarades. Et surtout, comme il est allié à Fullmet, le chevalier fantôme demeure en Calabre me narguant d'un sourire inexpressif de mort-vivant. Il la pille mais cela ne résout pas mon problème. Finalement, Spikelor prend Calabre. Je lui transfère à lui et Montloup 6000 hommes pour leurs actions italiennes. Montloup me vend ensuite - très généreusement car il n'en a pas des dizaines! - Apulia : je ne lui suis toujours pas allié et ne peux donc passer autrement. Mais j'ignore un détail : la vente se produit après la phase de déplacement. Mes chevaliers restent donc bloqués en Calabre et Apulia se retrouve sans défense à côté de la Campanie saorienne. Nous y reviendrons.
Autre diplomatie, totalement en échec : Fullmet. Un mur, un roc, que dis-je, une péninsule ? Il reste sourd à mes demandes d'alliance. Un grand nombre de mes chevaliers dont le meilleur est bloqué devant Alger. Une alliance me permettrait de passer en Italie du Nord par la Corse appuyer Kipite, Spikelor, Milam et Montloup, tous ses alliés. Eux-mêmes le réclament. Fullmet fait la sourde oreille. Cela dépasse l'entendement. Il a lui-même les forces nécéssaires et plusieurs super chevaliers pour intervenir en Italie et étendre son domaine aux dépens de Saori. Et il ne fait rien. Et même la mauvaise excuse de jouer la renommée ne tient plus ici : il aurait bien plus gagné à s'allier avec moi, Grigàn et Calydan que rester collé à l'Amiral. A mon sens, Fullmet a été un des trois grands facteurs de mon échec. Cela est d'autant plus vexant que je lui ai offert la paix alors que je pouvais l'écraser, lui ai laissé des terres que j'aurai pu prendre et ne lui ai causé d'autre tort que me défendre et poursuivre contre lui alors qu'il m'attaquait à partir des terres de Rory. Certes, cela lui a coûté la Tunisie, mais ce prix semble assez bon marché pour tant d'hostilité à mon égard sans aucun véritable fondement sérieux.
A l'Ouest, Calydan se montre bon camarade et prêt à m'appuyer. Il n'y met ni l'enthousiasme des Grecs ni la générosité des alliés de Saori, mais nous coopérons bien et il me cèdera fort généreusement Anjou en fin de campagne. Je lui suis très reconnaissant de son aide.
Grigàn est bien plus difficile : il a prétend-il une bonne relation avec Saori et l'apprécie beaucoup. Il est très réticent à choisir entre nous deux. Il préfère poursuivre contre ses ennemis 'de toujours':Bricec, Korna et Kipite plutôt que faire évoluer ses alliances. Je retrouve le problème qui lui a coûté la vie sur notre euro précédente : il colle des autocollants « Ennemi » sur le dos de ses adversaires et s'enferme dans un système totalement binaire qui interdit toute évolution et le condamne à tuer ou être tué. Je redoute même qu'il nous lâche et passe du côté de Saori. Calydan éprouve la même crainte. Nous n'en discutons pas mais la chose plane entre nous.
La paix avec Bricec est donc difficile à faire passer. La guerre avec Saori également. Et se retourner contre un allié de la première heure est difficile : nous avons quand même beaucoup coopéré, il y a eu des bénéfices mutuels, il m'a donné Limousin. Seuls nos ennemis en profiteraient. Je suis condamné à la coopération.
Malgré mon désir de paix avec Bricec, je ménage donc Grigàn à qui je dois faire avaler en priorité ma rupture d'alliance avec Saori et le conflit qui va s'engager avec elle. A la proposition de paix de Bricec, je réponds donc par une simple proposition de trêve avec une attaque possible par participant pour éviter les traîtrises et forcer chacun à défendre ses terres, ce qui évitera une possible attaque en masse. C'est ainsi que je vends la chose à Bricec. La raison est en fait de laisser Grigàn libre d'attaquer comme il le désire, sans brûler toutes mes cartouches avec l'Amiral par un refus sec de sa proposition. Toute saison durant laquelle il combattra un peu contre Saori sera un gain pour moi. Le samedi de l'accord, juste avant la réso au cours de laquelle j'annulerai mon alliance avec Saori et armerai Kipite contre elle, Grigàn – qui est au courant de tout cela – nous envoie à moi et Calydan un courriel : il organise un joute de 30 chevaliers et nous invite. Comme il n'est pas sûr que nous lui en enverrons assez, il pense inviter Saori.Par ailleurs, comme il comptait attaquer Burgundy, je lui avais fait part de mes doutes sur ses chances de succès dans l'aventure : Bricec était en Burgundy en personne (un CS superchevalier), avec une armée forcément très considérable. Comment Grigàn avec ses moyens espérait-il un succès ? Il me répond ne pas avoir réalisé la présence de Bricec et annuler son attaque.
Je reste un moment atterré devant mon écran. Mon propre allié ne se rend absolument pas compte des forces de l'opposition, alors qu'il est refoulé depuis plusieurs saisons : d'Angleterre, il se retrouve en Gascogne et cela ne paraît pas le perturber ni le remettre en question.
Et il semble également aveugle à l'évolution de nos alliances. Inviter Saori à jouter ? Elle a bien besoin de chevaliers plus forts et de renommée supplémentaire.J'hallucine un peu.
Bon, je vais faire avec: pour la joute, j'insiste avec Calydan pour qu'il invite Godefroi et non Saori. Pour Bricec, je l'ai vraiment mauvaise : j'ai pris un risque pour Grigàn en proposant une attaque ! Je ne puis moi-même attaquer sérieusement l'Amiral avec mon peu de chevaliers sans laisser mes terres à découvert. Et je dois aussi protéger le Lyonnais de Grigàn. Mon Limousin est particulièrement exposé. Je n'ai rien à gagner dans cet accord bancal sinon la bonne volonté de mon allié, et le voici qui propose d'inviter mon rival et futur ennemi à sa joute ! GP des bisounours? J'écris en cata à Bricec 10 minutes avant la réso. Je lui résume simplement l'affaire : Grigàn lui en veut à mort. J'espère le convaincre de faire la paix. Ce tour-ci, impossible. Je lui propose donc une trève privée entre nous deux : aucune attaque de nos territoires – mais, et cela pour ne pas nuire à mon allié et tenir mes engagements, je l'aiderai à défendre ses terres comme prévu. Bricec accepte. Je suis gavé total top grave par l'attitude de Grigàn.
Sprint final
Bricec tient parole. Pas d'attaque. Grigàn a invité seulement Godefroi. Tout ce qui dépendait de moi s'est passé comme prévu. A ce stade de la course, toute erreur se paie cash et personne n'épongera mes dettes. Gros soulagement donc: pas d'erreur, rien à me reprocher ! Kipite a bien reçu ses 5000 hommes (la répartition de mes forces et de celles confiées par mes alliés pour assurer un maximum de défenses en France a été un cauchemar), Ligurie est entre mes mains, Malte entre les siennes, Milam n'a pas eu besoin de la terre de repli que je m'étais senti obligé de lui proposer et se retrouve solidement implanté en Italie. Spikelor et Montloup ont aussi reçu leur 6000 hommes, en plus de la joute à 7000 écus pour Spikelor. Les alliances et annulations ont eu lieu comme il faut. Tout a bien roulé. Oui, tout ce qui dépendait de moi.
Bricec est furieux de la défection de Kipite. Visiblement Kipite ne lui en avait pas parlé. Parfait, cela assurera d'autant mieux mon alliance avec son ex-camarade.
Saori est elle aussi furax et m'envoie un message d'injures. Elle fait l'erreur d'inclure mes alliés espagnols dans sa colère. A ce niveau de compétition, je ne laisse personne s'asseoir sur ma tête. Et sans réaction de ma part, mes deux alliés pourraient se démotiver méchamment. Je réponds vertement. Calydan m'appuie loyalement. Saori n'a pas l'habitude de me voir montrer les crocs, cela doit la surprendre un peu. Toujours est-il que je m'attendais à une ribambelle de ces échanges auxquels elle prend tant de plaisir, alors qu'elle prend congé dès le deuxième round.
Malheureusement, beaucoup de choses ne dépendaient pas de moi !
Patatras, Kipite est félon !
Catastrophe.
Montloup a oublié d'annuler son alliance avec Bricec.
Grigàn a délibérément ignoré ma demande de paix avec Kipite et reste en guerre avec lui. Cela va empêcher mon alliance avec lui et mon passage en soutien sur ses terres. Grigàn reste aussi allié au bloc saorien. Il sera l'objet d'un appel aux alliés de Godefroi qui m'a déclaré la guerre, comme tous ses collègues. Ceci alors que Calydan et moi l'avions mis en garde contre la chose.
Et surtout, Saori a bien progressé en Grèce. Sa renommée a fortement augmenté.
Les deux derniers tours
Calydan me propose de poursuivre contre Bricec : cela l'arrange car il espère le dépasser en renommée – lui joue vraiment le Best il me semble. Cela convient évidemment à Grigàn.
Qu'ai-je de mieux à proposer ?
Je comptais beaucoup sur Kipite pour m'ouvrir de nouvelles voies. Je vais lui transférer 5000 hommes à nouveau cette saison, mais nous perdons du temps et son échec mine mon influence sur mes alliés. Autant essayer de grapiller quelques terres de plus chez l'Amiral, sans grand espoir de faire basculer le rapport de force avec Saori.
En conséquence et toujours à contrecoeur, je trompe Bricec en lui faisant croire à la paix entre nous. Ce sera un massacre maritime. Je prends Nivernais, Calydan Anjou, Grigàn Poitou. Chevaliers et guerriers meurent en masse.
Kipite totalement maudit attaque avec succès Saori grâce à mes renforts mais perd son chevalier à cause de la renommée engrangée par l'attaque. Sa joute a lieu seulement la phase suivante. L'univers de GP est sans pitié ! C'est la fin des espoirs que je fondais en lui.
Saori poursuit sa montée en renommée : elle est à 150 points du trône. Rien du tout.Mais un espoir pointe à l'horizon.
Dans leur hâte à me nuire, mes ennemis ont berné Grigàn : l'appel aux alliés le contraint à me déclarer la guerre.
Mais dans leur hostilité, ils n'ont pas prêté attention à la répartition de nos forces respectives. Sans quoi, jamais il n'auraient lancé l'appel. Toutes les terres espagnoles du seigneur auquel ils demandent de me déclarer la guerre sont sans défense. Alors que tous les chevaliers moyens que j'ai appelé durant 17 saisons moisissent en péninsule ibérique. Je peux prendre six terres sans coup férir. Une terre en plus donnée par un allié, une autre prise à l'ennemi, je touche au but et coiffe Saori au poteau.Il faut tenir une saison. Mes alliés grecs feront des prouesses pour m'obtenir ce délai.
Mais en vain.
Saori est couronnée après une très belle campagne. Elle le mérite sans conteste.
La deuxième place est évidemment la moins agréable du classement.
Je finis néanmoins sur un petit fait d'arme : la prise de Vermandois, le coffre-fort à 70.000 habitants de Bricec, que mon attaque surprise de la saison suivante avait laissé sans défense (là aussi, ça ne lui ressemble pas beaucoup...). Maigre consolation.
Mais à refaire ainsi la partie, j'identifie peu d'erreurs de ma part. Mon manque de bons chevaliers, Fullmet et les malheurs de Kipite ont beaucoup joué en ma défaveur.
Mais aurais-je combattu Fullmet jusqu'au bout, cela m'aurait-il apporté la victoire ? Pas sûr. J'y aurai passé au moins trois saisons et beaucoup appauvri mes terres. Saori aurait conquis toute l'Italie...
Idem pour Grigàn : son attitude a été un vrai problème. Mais une autre posture de sa part m'aurait-elle amené la victoire ? S'il avait accepté la trève avec Bricec, Kipite se serait quand même félonisé et cela nous aurait empêché de la confronter à temps. Bricec était ONR (ça lui arrive souvent, ça aussi ? Allez, j'arrête...) le dernier tour et n'aurait rien empêché.
Il me semble donc avoir été aussi loin que possible avec mes moyens et mes alliés. Pas aussi loin que je pouvais le rêver, mais bien plus loin que je l'espérais en début de campagne lorsque je m'imaginais rouler vers une voie de garage en plein Sahara.
En conclusion, merci à tous pour cette belle campagne.
Un grand salut à tous mes alliés, particulièrement les Grecs, dont l'entrain au combat, la convivialité et la bonne humeur ont racheté une campagne que j'ai menée de façon fort solitaire, perdu dans les espaces africains où seuls rôdaient des ennemis et toujours sous la pression de mes propres alliés en France. Vous serez le bon souvenir que je garderai de cette campagne!
Et puis aussi, le fait d'avoir tué seulement deux seigneurs: j'ai fini des campagnes en dessous du podium avec de véritables boucheries à mon actif. Me retrouver sur la deuxième marche ici avec seulement deux morts sur la conscience est une agréable surprise.
Si vous avez remarqué des erreurs dans ce CR, merci aussi de les excuser : je l'écris à chaud, sans rien vérifier. L'esprit de ma campagne s'y retrouve à défaut des données dures et exactes.
Si sa lecture vous permet de voir les choses autrement, vous donne envie de jouer pour les débutants, de vous améliorer pour les novices, et a simplement diverti les grands maîtres, j'aurais atteint mon but !
A vous revoir dans l'arène, caballeros!