Oktavus, beau et froid cousin, tu m'as fait venir pour venir t'aider dans tes oeuvres, si loin au Nord. Tu m'as fait mandé en toute hâte et que je sois damnée si par Râ, j'ai attendu un instant avant de me lancer dans un voyage terriblement éprouvant pour te rejoindre.
Mais sais-tu ce que j'y ai vu ? J'ai vu des hommes noirs et d'autres bronzés. J'ai vu des femmes à la peau si blanche qu'elle n'était rien d'autre qu'une gaze frivole. Des grands qu'on craignait et appelait Normand autour de moi et des petits et trapus, que d'aucuns nommaient Mongols. J'ai entendu la langue chantante de l'Andalousie et les accents violents des Francs.
Ma peau a brûlé et subi les assauts du vent. Puis de la pluie et la morsure du froid. J'ai vogué, vogué sans plus m'arrêter, suivant la piste des dauphins puis celle des mouettes. J'ai vu des miracles et des malédictions.
Et désormais me voilà dans ce palais de glace avec rien de plus comme horizon que ce pays froid et dévasté. Mon coeur saigne pour toi cher cousin, en voyant l'etat de ton pays. Tes gens sont froids et durs sont leur coeur.
Mais cousin ne pleure plus car je suis là pour panser ses plaies et rendre le Soleil aux âmes tristes. La violence n'aura plus cours ici car je suis en Princesse dans mon pays du Nil. La douceur et la joie, voilà ce que je propose à ton peuple.
Ô cousin, mais qui pleurera pour moi ? Je voudrais du Soleil, qu'on me parle du bord de mer, je voudrais de la lumière, je veux changer d'atmosphère dans mon palais d'hiver. Ô cousin, qui m'apportera la lumière ? Je n'en peux plus de l'attendre. Y a t'il dans ces contrées mon champion Oktavus ? Est-ce ici qu'il viendra me sauver ? Ou suis-je condamnée à régner loin de toute chaleur ?
Oktavus, tes gens sont violents et retors. Saurai-je me montrer à la hauteur ? On raconte dans tes steppes que la guerre qui s'annonce n'est qu'un jeu. Ne suis-je qu'un pion, ou la Dame d'un coeur ? Répond moi cousin et laissons filer le temps, je sens que l'orage approche.
Arda para subire, brûle de t'élever