La trahison de Banneret n'avait été que le début de la fin pour le seigneur Frontel car désormais tout allait de mal en pis.
Il avait bien eu son petit moment de gloire lors de la prise de Gotland mais ces jours heureux semblaient désormais tellement loin... Il avait depuis été contraint de se retrancher dans sa forteresse de Daugava.Si celle-ci présentait des défenses impressionnantes et particulièrement dissuasives, l'endroit n'en était pas particulièrement rassurant pour autant, tant il était froid et lugubre.
Lors de l'inauguration de l'édifice il avait tenu un magnifique discours devant ses troupes, les motivant comme jamais. Quoi qu'il arrive, il en était sûr, tout serait rapidement fini, Gustav les attaquerait, ils le repousseraient et seraient couverts de gloire... ou ils mourraient tous jusqu'au dernier et on écrirait des chansons sur eux pour les siècles à venir. Les deux alternatives le séduisaient autant l'une que l'autre.
Rien de tout cela n'était arrivé, car non content d'être un abruti, Gustav était un lâche. Retranché derrière les mûrs du château, Frontel attendait l'ennemi en vain, c'était vraiment une drole de guerre que Gustav lui faisait là. 3 de ses chevaliers, les plus mauvais, choisirent alors de le quitter. L'ambiance devenait de plus en plus pesante au fur et à mesure que les saisons passaient et ses hommes perdaient peu à peu leur motivation.
Soudain un cor vint rompre le silence, puis un cri retenti: "on nous attaque !!!"
D'un bond, Frontel sorti de son lit, parti s'équiper, puis rejoigna ses hommes sur les remparts. A l'excitation s'en suivit une profonde déception. Avec quoi Gustav pensait-il pouvoir prendre Daugava ? Une poignée d'hommes ? La prochaine fois qu'allait il envoyer ? Un éclaireur pour vaincre une armée ? Ridicule. Il soupira... "Tuez-les et venez me faire un rapport, moi je retourne me coucher."
Ce fut un véritable massacre, en une volée de flêche les troupes de Gustav furent anéanties. La véritable bataille serait pour plus tard songea t'il en se rendormant.
On tambourina à sa porte : "Seigneur Frontel, réveillez-vous ! Je viens vous faire mon rapport !"
"Laissez moi tranquille. Ne me faîtes pas croire que vous n'avez pas réussi à les repousser! On verra ça demain..."
"Seigneur... il y a vraiment un problème."
Frontel fût alors parcouru d'un frisson. Il faisait plus froid que d'habitude, beaucoup plus froid.