Il avait rêvé, il avait vécu, il avait tenté. Il serait incompris, conspué, traîné dans la boue, adulé, peu importait finalement. Car à la fin de toutes choses, seul le néant l'emportait. Dans le silence de la mort, il se retrouverait.
Azildur avait fini de rédiger ses missives, qui étaient toutes parties. Il avait donc fait son temps. Il avait ordonné à ses charpentiers de l'emmurer vivant dans la crypte. Il ne pouvait plus en sortir et seule une faible bougie le préservait de basculer définitivement dans l'ombre.
Nul sourire ne barrait plus son visage. Le temps de l'espoir et du combat étaient passés comme un soleil d'hiver : rapidement, sans laisser de trace. La vanité des Hommes l'avait rattrapé, mais il avait compris comment conjurer cette damnation.
Il entra dans son cercueil et s'allongea, l'esprit torturé. Tous ses démons étaient là pour l'accueillir, lui promettant de le réveiller pour d'autres tourments la prochaine fois qu'il aurait la sottise de ceindre son armure. Elle était posée à même le sol, comme un éclat de verre brisé.
Azildur souffla la bougie et la paix se fit dans son esprit. Son existence était vaine, et dans le Chaos il trouvait sa destination finale. Il avait vécu, il avait perdu. Mais dans la mort et le déshonneur, il n'y avait nul perdant : que des frères. Il les retrouverait et alors, un autre combat commencerait.
Pour l'heure, plus aucune affaire terrestre ne justifiait sa douleur et son existence. A son tour, il s'éteint sans laisser de traces, laissant la crypte noire et silencieuse. D'Azildur il n'y aurait plus de traces à la fin de la saison, son domaine et ses idées jetées aux loups.