La vaisselle somptueuse était scrupuleusement étalée par des nuées d'esclaves bien décidés à plaire à leur empereur adulé.
La place du Seigneur de Kartin et de sa suite était la plus facile à dresser. En effet, les couverts n'étaient pas d'usage dans ces contrées primitives où l'on préférait se saisir à pleines mains (ou pattes diront les linguistes) des victuailles cuites (le feu était un mystère qui inspirait le respect des de Kartin) et se remplir allégrement la panse avant d'aller se la vider aussitôt au vomitorium impérial.
L'intendant royal gageait que la vue de cette glorieuse suite épargnerait beaucoup d'eau tiède à l'aide de laquelle il était coutume de se soulager l'estomac.
Kretinus, qui confondait systématiquement sa gauche de sa droite fut chargé de cette tâche ingrate mais il le faisait de bon coeur car il pourrait finir les restes de ses hôtes de marque.
Pestinéa: "Encore occupé à révasser Valentinus? Envoyez sur le champ les invitations aux Seigneurs d'Europe. Les Seigneurs amis qui se manifesteront recevront un laissé-passer (s'ils en sont dignes bien sûr)...
Valentinus: (à voix basse) Odieuse catin, tu conserves les faveurs de l'empereur Lightigula pour l'instant mais mon tour viendra. Et je te posséderais alors et tu me supplieras de mettre un terme à ta misérable vie.