"Se peut-il qu'ils n'aient pas vu?" tonnait Bjørnar dans sa tente militaire.
"C'est à dire que, sire, peut-être sont-ils résignés" répondit Einar Gunsen, son conseiller militaire.
Ce dernier continua en ces termes:"Le duc de Navarre a résisté vaillamment face à Sagramor et.."
"Des fous!" interrompit son seigneur.
"Et le jeune seigneur Koren menace à présent Kymia, seigneur" reprit le conseiller.
"Un pion qui ne va pas tarder à être trahi, il ne fait que gagner du champs pour son futur maître" rétorqua le seigneur furibond.
"Et votre allié bien en mauvaise posture au nord face au lapon" déplorait le conseiller.
"Ah hélas! Espèrons qu'il survive jusqu'au sâcre, quant au lapon il doit être bien marri de se faire souffler le titre avec une entame de campagne aussi spectaculaire" constatait le seigneur, un peu moins énervé.
"Mais voyons, n'ont ils pas observé qu'il était sur le point d'être sacré, ce bienveillant, ce bienheureux devrait-il plutôt se renommé?" grognait bjornar d'un air à la fois plaintif et résigné.
Son conseiller le fixa d'une moue dubitative et hocha la tête, un peu penaud de ne pas trouver quoi répondre.
Ainsi il en serait. Arthos le bienveillant serait sacré dans deux saisons, sur les cendres d'une trahison envers la maison Koren et la complicité du reste des seigneurs amorphes.
Le vent froid et glaçant soufflait sur le tissu épais de la grande tente, perdue au milieu des steppes stériles du comté de Musa. Les hommes exténués et abbatus geignaient et se recroquevillaient dans leurs abris de fortune.