L'air était comme suspendu dans le Nord de la Scandinavie. Le printemps arrivait, faisait renaître fleurs et fleuves. La glace s'en allait progressivement, redonnant vie à un paysage magnifique mais dévasté. Petit à petit, on ressortait de chez soi, on reprenait contact avec la nature. On saluait son prochain, se réjouissant de l'extraordinaire prospérité d'Osvald Haraldsson, maître de la Laponie.
On s'inquiétait aussi, car les barbares écossais s'étaient ligués aux estoniens et menaçaient de dévaler sur les trop rares plaines norvégiennes. Des hérétiques assoifés de sang qui n'hésitaient pas à manger les enfants et se repaître de la chair des femmes.
On priait, enfin, pour le salut d'Osvald, défenseur des justes. Ce dernier parcourait les villes et les villages pour donner du coeur à ses sujets. Loin au Nord, le sol tremblait continuellement. D'aucuns auraient pu croire à une colère de la Terre elle-même. Mais, impressionnés, les habitants en liesse de Trovo le savaient ; la Grande Armée était en marche. Et le destin de la Scandinavie allait se jouer une fois de plus dans la guerre et le sang. Une guerre qui allait tout emporter et ne laisserait debout que les plus vaillants.